Date : 05 Mai 1918 – Expéditeur : E. Desbien – Destinataire : Valentine Bonnet – Lieu : France
Ma chère petite Valentine,
Que deviens-tu ? Ta santé est toujours bonne, c’est mon plus grand désir tant que tout va bien. Les boches nous laissent tranquilles en ce moment, ils sont devenus plus calmes, je crois même que la grosse Bertha, comme on avait nommé le canon qui bombardait Paris est morte. Bon débarras, nous allons dormir tranquilles. Et bien ma petite, est-ce que tu connais la bonne nouvelle : Enfin les prisonniers vont être rapatriés ; il en est arrivé un convoi à Paris et tous les 15 jours. Ton papa va revenir, comme il va être heureux d’atteindre enfin la délivrance. Il va passer à Paris un beau jour, il viendra nous surprendre. Comme nous sommes contents et toi aussi, tu vas être heureuse de le revoir depuis si longtemps que tu ne l’as pas vu. Souhaite que ça vienne vite. Je crois que ta tante Marie ira te voir cet été, si elle peut avoir des vacances avec tes deux petits cousins. Moi aussi, nous verrons d’ici là, par ailleurs rien de nouveau.
Marcel et Camille t’envoient leurs meilleurs baisers, j’oubliai de te dire que mercredi dernier, j’ai reçu une carte de ton papa, il se porte très bien, même il nous dit avoir repris.
Tes tantes qui t’embrassent bien des fois, un grand bonjour à ta tante et grand-mère.
E. Desbien
Ps : Si tu as l’occasion de voir ton cousin Prosper Bonnet tu pourras lui dire que je ne reçois toujours pas de nouvelles du cidre.